Tout d'abord, je remercie les éditions du Rocher pour l'envoi de ce livre que je n'aurais sans doute jamais lu s'il ne m'avait été offert.
J'aime la couverture, aux tons doux, doux comme Marcelle l'était, effacée, une dame qu'on remarque à peine voire pas du tout. Marcelle qui a donné d'elle-même, qui a vécu plus pour les autres que pour elle. Marcelle, un prénom désuet qui n'est pas revenu à la mode, surtout pas au féminin. Marcelle qui est née en 1922 de parents chapeliers et qui a fini sa vie toute seule en maison de retraite.
Marcelle a aimé, aimé en secret, aimé un homme qu'elle n'a pas pu épouser car fils de collabo. Qu'en pouvait-il ce pauvre Pierre si son père s'est mis à fréquenter des Allemands et à dénoncer des Français? Mais c'est comme ça, jamais Marcelle n'aurait pu épouser un fils de...
Marcelle aimait les bébés, mais elle n'en aura jamais. Elle aurait voulu devenir puéricultrice, mais elle a aidé ses parents dans leur magasin de chapeaux (à cette époque, on ne sortait pas "en cheveux") où bientôt les chemises et bonnets viendront remplacer ses couvre-chefs qui ne correspondent plus à la mode.
Marcelle a travaillé un an pour un lointain cousin avant de travailler bénévolement pour un prêtre de la paroisse.
Marcelle a sans doute été amoureuse plusieurs fois, mais silencieusement, comme elle a vécu sa vie : de manière silencieuse.
Françoise Henry a écrit ce récit comme une biographie, une biographie de quelqu'un qui n'est pas connu, comme il en existe tant, des gens auxquels on ne fait pas attention, mais qui ont leur vie, si simple soit elle, avec ses joies et ses peines, ses déceptions, ses douleurs, ses secrets,...
Une écriture à l'image de l'héroïne : tout en douceur.