Les remisables de Philippe Hennuy
En principe, je ne lis pas de trilogies en dehors de la période d'été pendant laquelle j'organise mon challenge "Séries et trilogies de l'été".
J'ai fait une exception pour Philippe Hennuy, auteur que j'ai rencontré lors d'un salon littéraire et qui nous a raconté sa vie d'enfant du juge dans "5186 jours". A voir ou à revoir ici.
La trilogie de Philippe s'intitule "Les remisables". Ne cherchez pas la définition de ce mot, c'est l'auteur lui-même qui l'a inventé. Si ça vous chante, vous pouvez chercher l'anagramme de ce mot, ça pourra vous donner une idée du genre de texte que l'auteur nous a pondu là.
Philippe Hennuy a mis toute son âme dans l'écriture de ce roman et ça se sent. Ceux qui connaissent un peu l'auteur le retrouveront dans ses personnages polis, bien élevés, bienveillants, courtois,...
L'histoire se déroule au XIXe siècle et voit évoluer son personnage principal, Fantine, (tiens, un prénom qui nous rappelle quelqu'un, non?) au gré des circonstances et surtout des rencontres qu'elle va faire.
Fantine est le fruit d'un viol. Sa mère est au couvent quand elle accouche. Elle confiera donc sa petite fille à sa soeur jumelle qui l'élèvera comme si c'était sa fille dans le respect des autres...
A la mort de sa 2e mère, Fantine est livrée à elle-même et fait confiance à un lointain cousin, buveur, violent, menteur, qui n'en veut qu'à son argent. Mais Fantine est naïve, elle le suivra les yeux fermés.
Quand le tome 1 débute, on découvre Fantine, misérable (tiens, vous avez trouvé l'anagramme?) fille, recroquevillée sous une porte cochère.
Le destin lui prépare une rencontre extraordinaire : celle d'un vieux monsieur, Victor (tiens, après Fantine, Victor !) qui prend la pauvre femme en charge et changera toute sa vie.
Le lecteur découvre alors l'histoire de Fantine, racontée par elle-même à Victor d'abord, puis aux lecteurs qui ne pourront que se prendre de sympathie pour cette femme extraordinaire, pleine de ressources, à la force de caractère exceptionnelle.
De la descente aux enfers jusqu'au bonheur parfait au service des autres en passant par le couvent, le mariage et l'adoption, Fantine nous conte une histoire, la sienne, qui parfois rejoint celle de l'auteur.
Philippe Hennuy s'est plongé dans l'histoire du XIXe siècle pour écrire cette trilogie et dans le vocabulaire de l'époque. Un dictionnaire peut donc être utile lors de la lecture de ce récit.
Bravo, Philippe, pari relevé avec brio !
J'attends un nouveau roman que je vois bien dans la veine de cette trilogie.