Sous le titre "La Rinascente" qu'on traduit par "La renaissante" se cache un recueil de huit nouvelles, huit destins de femmes qui aiment, qui sont fidèles ou trompent leur mari, qui n'aiment qu'une fois ou plusieurs fois, qui restent toute la vie avec celui qui leur a dit "oui" ou qui le quittent en espérant vivre un amour plus grand, plus fort, plus long, à jamais.
Avec Edmée, l'amour n'est jamais simple, l'amour n'est jamais infini; les relations hommes/femmes sont toujours compliquées, parsemées d'embûches; l'union n'est jamais immuable.
Pourtant, elles y croient, ces héroïnes au coeur tendre, palpitant d'amour, blessé, fendu, en morceaux, recollé, rajeuni,... Mais la vie décide pour elles. Et certains (car tous ceux qui aiment ne sont pas de sexe féminin) tiendront leur amour enfoui en eux jusqu'au tombeau où les attend l'être aimé.
Et pourquoi ce titre? Car après avoir gardé le patrimoine familial grâce au mariage, élevé des enfants, aimé ou subi un mari imposé ou choisi pour diverses raisons, après avoir mûri, vieilli, goûté aux plaisirs et aux contraintes de la vie à deux, ces femmes renaissent parfois à la vie, lui donnant une seconde chance avant qu'il ne soit trop tard, que la vie disparaisse,...
Histoires d'un amour, oui, mais aussi histoire d'une classe sociale, de lieux, de souvenirs d'enfance, de traditions oubliées,...
J'aime la plume d'Edmée, ce n'est pas un secret, et Edmée excelle dans l'écriture de nouvelles; je ne pouvais donc qu'être conquis par "La Rinascente" que je conseille à tous les amateurs du genre. Moi, j'aime lire une nouvelle entre chaque roman, plutôt que toutes les histoires à la suite.
Et voici la réponse d'Edmée à mon interrogation : "Un peu pessimiste quand elle parle d'amour, Edmée, non?"
" Philippe, c'est bizarre, les hommes trouvent que ma vision est sombre, les femmes que ma vision est réaliste. Je crois tout à fait en l'amour, mais le mariage, quant à lui, est plus aléatoire. On y reste parfois pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'amour. Mais c'est une vieille histoire. Et il y a les "arrangements", qui ne sont pas toujours preuve de veulerie mais d'objectivité, d'ouverture d'esprit. "