Et chaque fois mourir un peu de Karine Giebel, tome 2

Si le tome 1 a été un véritable coup de cœur pour moi (même s'il m'a plombé le moral), il n'en va pas de même pour le tome 2. Déjà, il fait 750 pages et c'est long, très long, trop long et redondant. 

J'ai beaucoup aimé l'histoire, mais pas la construction du roman et, bizarrement, personne n'en parle sur Babelio, même pas ceux qui n'ont pas aimé le roman ! Suis-je le seul à avoir été dérangé par la façon dont Karine Giebel a écrit ce bouquin? 

A la fin du premier tome, on laisse Grégory, infirmier humanitaire, en Afghanistan. Il a été kidnappé par les Talibans qui ne le libéreront que si l'état français verse une grosse somme d'argent et si celui-ci accepte de libérer "leurs frères" emprisonnés pour de multiples raisons. Mais voilà, la transaction prend un temps fou et Grégory et ses comparses sont torturés, affamés, assoiffés, maltraités. 

A la fin du premier tome, je me demandais ce que l'auteure allait pouvoir raconter pendant 750 pages. Il y en a déjà 150 en Afghanistan avant que Grégory n'arrive à s'évader. Un surhomme, ce Grégory ! 

A son retour en France, il apprend que son fils adoptif s'est suicidé et là, c'est la goutte d'eau : Grégory pète un câble et se retrouve dans un hôpital psychiatrique où, le plus souvent, il sera maltraité aussi, où on le bourre de médicaments qui achève de lui faire perdre la tête. 

Et c'est là que la construction du roman m'a laissé pantois. Alors que l'histoire est linéaire depuis le début de 1992 à 2022), voilà que tout à coup, on repasse de 2022 à 2011 ! J'ai cru à une erreur surtout que ce que je lisais, je l'avais déjà lu. Toutefois, les numéros des chapitres suivaient bien un ordre chronologique. 

Il m'a fallu du temps avant de comprendre ce que Karine Giebel avait voulu faire et je n'y ai pas du tout adhéré. Lire les mêmes phrases, les mêmes dialogues, même si c'est dans un contexte différent (vous ne pourrez comprendre que si vous lisez le livre) ne m'a pas plus du tout. J'ai d'ailleurs passé plusieurs pages ! 

En fait, Grégory a beaucoup d'hallucinations et vit avec ses morts. Il parle notamment avec sa première femme qui lui répond et l'influence dans ses démarches. Donc, une partie de ce que l'auteure a raconté la première fois est fausse, ça s'est passé uniquement dans l'imagination du héros. Je ne sais pas si vous me suivez, mais c'est difficile à expliquer. 

En conclusion, j'ai beaucoup aimé l'histoire de cet humanitaire au dévouement incroyable, j'ai aimé lire son séjour dans l'hôpital psychiatrique mais je n'ai pas adhéré à la construction du récit. 

Je retire donc une ou deux étoiles pour ce deuxième tome. Cette lecture m'a un peu déçu... Je m'attendais à autre chose ! 

Comments

[Carnet de lecture]

De cette auteure, je n'ai lu que "Juste une ombre" et il y a plus de 10 ans! C'est dire le retard que j'ai à rattraper :) Mais je vais peut-être bien commencer par le 1er tome

[manou]

Dommage en effet. Je vais tout de même tenter un jour le premier tome...Merci pour ton avis

[Audrey Light And Smell]

Dommage pour cette construction qui semble destabilisante...

[Manika]

Je lirais sans doute le premier tome et verrai si je poursuis ou pas, je ne suis pas sure que cette construction me gène à voir.

[Ingannmic]

Dommage que ce deuxième tome n'ait pas répondu à tes attentes... Ton billet est très clair quant à ce qu'a voulu faire l'auteure, et je crois que je n' aurais pas adhéré non plus...