La femme de nos vies de Didier van Cauwelaert

2 juin 2025

La femme de nos vies de Didier van Cauwelaert

Après avoir abandonné "Les enfants de ma mère" de Jérôme Chantreau, que j'ai trouvé trop plat, je me suis lancé dans un autre van Cau, bien différent du précédent, c'est ce que j'aime chez cet auteur : il se renouvelle sans cesse !

Si j'ai beaucoup aimé la première moitié de ce livre, la deuxième m'a ennuyé. C'est un long monologue dont je n'ai pas compris l'intérêt. Sous forme de dialogues, ça aurait été bien plus accessible.

Le narrateur, David, était gardien de vaches au moment où Hitler arrive au pouvoir. A cette époque, il ne s'appelait pas David, mais Jürgen. David, c'était un petit juif qu'il a rencontré quand il s'est retrouvé dans un camp avec des handicapés de toutes sortes, des enfants qui attendaient la mort lors d'une douche. Vous connaissez l'histoire : la douche, pas d'eau, du gaz... Tous ces enfants condamnés à mort parce que différents, la solution finale décrétée par le IIIe Reich en 1941.

David, le vrai, David Rosfeld, est surdoué. Sa mère travaillait dans le nucléaire. Le petit est au courant de tout. Il sera donc sauvé par ses connaissances. Ilsa Schaffner, officier des services scientifiques de la Wehrmacht, le choisit pour le faire intégrer une école de surdoués. Il devra travailler sur la bombe atomique. Mais David ne veut pas vivre; il veut rejoindre sa mère qui a été assassinée. Il demande à Jürgen Bolt, enfermé avec lui, de prendre sa place. Tous les enfants sont tués. Il reste Jürgen qui deviendra David Rosfeld, le narrateur de ce livre.

Pas facile pour ce petit David, presqu'illettré, de prendre la place de ce surdoué, mais à force de travail, il y arrivera et deviendra même le bras droit de plusieurs prix Nobel !

Ilsa, il ne l'a plus vue depuis la guerre. Bien des années plus tard, il accourt à son chevet alors qu'elle va mourir. Il rencontre Marianne, la petite-fille d'Ilsa, qui n'a jamais vu sa grand-mère et qui a d'elle une image bien négative : une criminelle de guerre nazie qui a envoyé à la mort des centaines d'enfants !

David va passer beaucoup de temps avec la jeune femme afin de lui faire comprendre qui était vraiment sa grand-mère, une nazie au temps du national socialisme, certes, mais quelqu'un de bien qui a retourné sa veste lorsqu'elle a compris qui était Hitler, une femme qui l'a sauvé, lui, de la mort et qui lui a tout appris.

Ilsa a été chargée par Göering lors du procès de Nuremberg alors qu'elle avait été déportée à Matthaüsen après avoir essayé de tuer Hitler...

Petit à petit, l'image de la femme nazie se transforme aux yeux de Marianne...

Didier van Cauwelaert mêle romance et faits historiques dans un récit intéressant s'il n'est passionnant...