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D'un livre à l'autre
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4 juin 2025

Et chaque fois mourir un peu (tome 1) de Karine Giebel

Au fil de mes lectures, Karine Giebel est devenue mon auteure préférée, mais je sais attendre. Quand j'ai vu qu'elle avait sorti une duologie, je me suis dit que j'allais attendre la sortie en poche du deuxième tome afin de pouvoir lire les deux à la suite. Je ne dépense pas 46 euros pour un bouquin fut-il très long (environ 1200 pages ici pour les deux tomes), mais, la chance était avec moi et j'ai trouvé cette duologie dans une bourse aux livres pour 20 eur. 

 

J'ai déjà lu des quantités de thrillers et ça ne me fait ni chaud ni froid, mais cette lecture m'a bouleversé ! Karine Giebel écrit des thrillers et elle va parfois très loin dans l'horreur, mais c'est de la fiction et je la prends comme telle ! Mais ici, elle s'est lancée dans du réel, même si les personnages sont fictifs. C'est presque à un inventaire des différentes guerres qui ont eu lieu dans le monde depuis 1992 qu'elle invite ses lecteurs. Je vous jure que c'est très éprouvant, même si elle fait ça de façon magistrale ! 

 

Grégory est infirmier et son rêve, c'est de faire de l'humanitaire, aller là où on a besoin de lui, soigner des gens, les sauver d'une mort certaine, affronter le danger, passer d'un pays à l'autre là où la guerre fait des milliers (des millions?) de morts et de blessés, de veuves, d'orphelins, d'handicapés, d'amputés; là où des catastrophes naturelles, comme des séismes, agissent à peu près de la même façon. 

 

Grégory est jeune, il est marié, a une petite fille, mais n'hésite pas à partir, très souvent, là où on a besoin de lui. Sa vie, c'est ça : aider, soigner des gens, peu importe leur nationalité, leur religion ou le camp dans lequel ils se trouvent. 

 

Grégory côtoie régulièrement l'horreur et il fait de plus en plus de cauchemars. Sa santé mentale est touchée par tout ce qu'il voit dans le monde ! 

 

Un jour, alors qu'il est en mission, sa femme et sa petite fille se tuent dans un accident de voiture. Culpabilité ! S'il avait été là, est-ce qu'il aurait pu éviter le drame? 

 

Pour échapper à son immense tristesse, il se donne corps et âme dans son boulot. De Tchétchénie, il ramène une femme et un enfant. Ce dernier est traumatisé à vie; il  ne parle plus et n'arrive pas à s'intégrer dans notre société. 

 

De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l'Afghanistan (où se termine ce premier tome), l'infirmier, sous l'égide la Croix-Rouge internationale, se rend au chevet des sacrifiés, de ces innocents qui trinquent. En sauver un seul, c'est déjà ça, ça donne un but à la vie, et cela se passe souvent au péril de sa vie (physique et mentale).

 

Souvent, il doit faire des choix : s'occuper de celui-ci en priorité, laisser celle-là de côté pour s'en occuper plus tard, abandonner ceux-là à la mort parce qu'il n'y a plus rien à faire et, à chaque fois, mourir un peu...

 

J'évite l'actualité; je ne regarde pas le journal télévisé; je vois passer des titres sur Internet et ça me suffit pour connaitre l'essentiel de ce que l'humain est capable de réaliser en terme d'horreur et de méchanceté, mais là, j'ai vraiment plongé dans une réalité que je préfère souvent oublier. Et pourtant, j'ai lu ce premier tome avec un appétit de plus en plus féroce et j'ai entamé le deuxième tome immédiatement. 

 

Karine Giebel se pose les mêmes questions que moi : "Comment un humain peut-il torturer, tuer, s'acharner sur d'autres humains avec autant de hargne, sans empathie, sans pitié, sur d'autres humains? Comment un humain peut-il violer, mutiler, tuer des femmes? Comment peut-il sans pitié tuer des petits enfants, des bambins innocents, sans défense? Comment peut-il se débarrasser de vieillards? Comment peut-il condamner ses semblables à mort ou à une vie de misère? Sa dépasse ma compréhension de l'être humain ! 

 

Un livre très dur qui, je l'avoue, me plombe le moral, mais nécessaire, je crois, même s'il ne changera rien au monde dans lequel nous vivons. Un roman superbement documenté et une lecture très addictive ! Du Karine Giebel, quoi ! 

 

Le premier tome se termine en 2010 en Afghanistan. Le second débute la même année, dans le même pays alors que Grégory et ses collègues sont prisonniers des Talibans. 

 

Un livre que je conseille fortement, mais si vous n'avez pas le moral en ce moment, attendez des jours meilleurs...

 

 

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Commentaires
H
Lire Karine Giebel est toujours une épreuve parce qu’elle dénonce, dans chacun de ses livres, les horreurs commises par les hommes, et elle le fait sans ménagements, secouant nos consciences et nos coeurs.<br /> J’ai également beaucoup aimé ce roman mais serais bien incapable, comme toi, d’enchaîner le second sans souffler entre les deux !
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C
Lu plusieurs livres de cette Karine Giebel. Et approuvé!
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I
Je n'ai pas encore testé cette auteure, je ne suis pas sûre qu'elle soit pour moi...
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A
J'ai mis de côté l'autrice trouvant qu'elle tombait dans la surenchère de violence inutile mais je note cette duologie, notamment car elle semble soulever des questions que, comme toi, je me pose...
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M
Même si c'est dur (c'est ce que j'aime dans les livres) je suis de plus en plus attirée par les histoires inspirées de faits réels et ce que tu en dis faut vraiment envie alors je note. 9a fera mon roman de l'été ! Même si ce n'est pas très gai. Merci
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