Où passe l'aiguille de Véronique Mougin
J'ai découvert Véronique Mougin il y a peu avec "Un fils à maman", un roman que j'ai abandonné en cours de lecture.
Je ne me suis pas avoué vaincu et j'ai donné une seconde chance à l'auteure avec ce roman : coup de coeur cette fois.
J'ai aimé ce livre dès le début, dès mes premiers pas dans l'univers de Tomi, un adolescent, juif, vivant dans une ville de Hongrie qui appartiendra à l'Ukraine après la guerre.
L'histoire débute en 1944. Le père de Tomi est un grand couturier et il aimerait que son fils lui succède, mais pour celui-ci il n'en est pas question. Il sera plombier. Pourquoi pas?
Mais voilà, Tomi et sa famille (son père, sa mère qui en fait est sa tante, il l'a appris bien tard, et son petit frère) sont déportés. Pour survivre Toma va se mettre à coudre...
Bien sûr, les 3/4 du roman sont consacrés à la guerre, aux atrocités de la guerre, à la survie des déportés, à la violence gratuite des Allemands, à la vie dans les camps de concentration, mais ce roman est différent puisqu'il est en partie basé sur la couture.
Ce livre m'a fait penser au "Tatoueur d'Auschwitz" de Heather Morris. Deux livres sur la guerre et deux thèmes originaux.
Le 1/4 du livre se déroule après la guerre et cette partie consacrée à la haute couture m'a nettement moins intéressé. Si ce roman n'avait d'ailleurs parlé que chiffons, je l'aurais abandonné en cours de route, mais la grosse partie du récit est très intéressante et poignante. Cette partie montre aussi que la vie après un tel traumatisme n'est pas facile, que les souvenirs restent qu'on le veuille ou non et que le passé ne peut que jouer un rôle sur l'avenir.
C'est un pavé, mais il se lit assez vite. Les chapitres sont courts. L'auteure va droit au but sans passer par des détails insignifiants.
L'histoire se déroule de 1944 à 2017 et raconte donc toute la vie de Tomi.
Le récit de Tomi qui est aussi le narrateur de l'histoire est entrecoupé de témoignages d'autres personnes. J'ai apprécié leurs interventions dans le récit.
Et cerise sur le gâteau, Véronique Mougin s'est inspirée d'une histoire vraie pour écrire ce roman.