Et l'aube vient après la nuit de Barbara Wood
Voici le onzième livre que je lis de Barbara Wood. Les sujets sont souvent très différents et ça me plait. J'ai rarement été déçu, même si j'ai apprécié certains plus que d'autres. Celui-ci fait partie de mes préférés.
Nous sommes dans les années 1880. Samantha est orpheline de mère qui est décédée à sa naissance et son père ne s'occupe pas du tout d'elle. Elle traine donc dans le quartier où elle rencontre un jeune garçon.
A onze ans, son père l'envoie travailler chez un vieil homme grincheux qui lui fait peur, d'autant plus qu'il lui interdit une pièce de son habitation. Elle franchira l'interdit pour découvrir que cet homme fait des recherches sur les plantes médicinales.
Cette rencontre décidera de son avenir : elle sera médecin. Mais la lutte sera rude, car ce métier est réservé aux hommes, et même les femmes lui tourneront le dos.
Samantha est une femme forte, têtue, que rien n'arrête. Son parcours ne sera pas simple, mais elle arrivera là où elle voulait aller, même si elle devra parfois faire profil bas afin de poursuivre son but.
Barbara Wood dépeint le destin de cette femme d'exception, mais aussi la condition féminine aux Etats-Unis à la fin du XIXè siècle. Je souligne aussi le travail de recherche sur la médecine que l'auteure a dû mener à bien afin d'écrire un roman juste et précis.
La dernière partie du récit est la lutte de Samantha contre les laboratoires pharmaceutiques qui s'enrichissent en vendant des produits inefficaces voire dangereux. La doctoresse sera envoyée devant les tribunaux. Difficile de faire face à ceux qui ont l'argent et le pouvoir.
Différentes rencontres l'aideront dans sa quête d'une meilleure médecine. L'amour aura, bien sûr, sa place dans le récit.
Je retirerai une seule phrase de ce pavé : "Nous devons faire attention à ce que nous avalons, que ce soient des aliments ou des médicaments!" Rien n'a changé!
Remarques
A cette époque, il n'était pas question qu'un homme se fasse examiner par une femme, fut-elle docteur ! Beaucoup de femmes ne voulaient pas non plus parler de son intimité à un homme médecin. De ce fait, elles attendaient très longtemps avant de consulter. Il était alors souvent trop tard.
Les femmes ne pouvaient pas utiliser de contraceptifs, encore moins de produits abortifs. La femme était faite pour ça : enfanter et élever ses enfants. Elle n'avait pas de vie en dehors de la maternité !
Le mari était le maitre, le chef, celui à qui il fallait obéir. L'avis de la femme n'avait aucune importance !
Les temps ont changé ! Heureusement !
Les rares opérations avaient lieu sans anesthésie. La plupart des patients mouraient de septicémie. Les antibiotiques étaient inconnus. Le chloroforme était parfois utilisé pour endormir le patient, mais une mauvaise dose pouvait le tuer.
Livre lu dans le cadre de mon challenge "Lire sous la contrainte".