C'est un secret entre nous de Martine Roland
Flâner entre les stands lors des foires du livre permet parfois de faire des rencontres. A Mons'livre, j'ai rencontré Martine Roland ou plutôt je suis allé vers elle tant son roman "C'est un secret entre nous" m'a été vanté par une autre auteure.
Si le héros de Martine, Alban, est partagé entre l'amour et la haine qu'il éprouve pour sa mère, je suis moi aussi un peu confus dans mes pensées et l'avis que je me suis fait face à cette lecture, très dérangeante à certains moments.
A 16 ans, celle qu'on appellera plus tard "Madame Soquet" est victime d'un viol. Je pensais que l'histoire porterait en grande partie sur les conséquences de cet acte odieux et sur l'avenir de cette fille.
Mais voilà, "Madame Soquet" est enceinte et met au monde un petit garçon, Alban, qui deviendra le héros de cette histoire.
Alban n'est pas un garçon comme les autres. Il grandit avec cette mère qui ne l'a pas voulu et qui aura envers lui un comportement incestueux.
Alban devient violent et va lui-même jusqu'à violer et tuer sans le moindre remords.
J'ai lu ce livre avec un certain malaise. La 4e de couverture annonce un roman noir, entrainant le lecteur sur les rives de l'inacceptable, de l'insoutenable, voire de l'ignominieux. Le lecteur est donc averti et je ne peux me plaindre de la façon dont se déroule l'histoire, mais je ne m'attendais pas à des passages aussi crus, aussi détaillés, qui m'ont quelque peu gêné.
Des chapitres courts entrainent le lecteur dans un rythme rapide (certains pourraient être sautés, d'après moi, sans nuire à la compréhension du récit). Une très belle écriture et un personnage sans doute attachant, même s'il est répugnant, m'ont poussé à continuer ma lecture. On sent en lui des blessures profondes et compréhensibles qui font qu'on peut - si pas lui pardonner - au moins comprendre certains de ses actes... Et puis, on peut aussi se rendre compte que quelque part, au fin fond de ce psychopathe, brille une lueur d'humanité...
Aimé? Pas aimé? Après plusieurs jours, je ne peux toujours pas le dire !