La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite (4)
Dans sa quatrième fable, Olivier Clerc nous raconte l'histoire du papillon et du cocon : l'aide qui affaiblit et l'épreuve qui renforce.
Si vous aidez un papillon à naitre, à rompre la prison qui l'enferme, celui-ci ne pourra pas se développer normalement et mourra. Au contraire, s'il se débrouille seul, s'il use de toutes ses forces pour ouvrir ses ailes et s'envoler, il deviendra fort et pourra s'élancer dans le ciel, dans la vie.
Extraits :
Certaines épreuves sont indispensables à la croissance.
Quand nous tentons de résoudre une épreuve à la place d'autrui, de l'extérieur, en supprimant l'obstacle au lieu de régler véritablement le problème, nous ne faisons en réalité que l'entretenir.
Au lieu d'aider et de libérer l'autre, notre comportement malavisé peut l'empêcher de se développer.
La surmédication des enfants les empêche de se construire leur immunité et les rend ainsi vulnérable à tout et n'importe quoi. La fièvre est le meilleur remède. La fièvre non traitée (jusqu'à une certaine limite) conduit rapidement au rétablissement de la santé, sans risque de rechute et complications.
A vouloir "libérer" l'enfant de la fièvre, comme le papillon de son cocon, nous le rendons en réalité encore plus dépendant d'assistance médicale à la moindre pathologie.
Autrefois l'enfant n'avait pas son mot à dire ni dans la famille ni à l'école. On ne se souciait pas, alors, d'être à son écoute.
Non écouté autrefois, l'enfant est désormais surécouté, d'où cette génération "d'enfants rois" qui tyrannisent leurs parents et leurs professeurs.
Jamais il n'a été autant "aidé". Pourtant, le résultat de tous ces apports n'est pas celui escompté.
L'option "zéro souffrance" n'est ni possible ni souhaitable. La souffrance du futur papillon a un sens, puisqu'elle nait de l'effort qui lui permettra de voler : elle est le prix de sa libération, elle n'est non seulement utile mais indispensable.
Privée de sens, une douleur minime est plus difficile à supporter qu'une autre plus intense mais qui, elle, en possède un.