Je ne lis pas Amélie Nothomb. De l'auteure , j'ai lu "Attentat" il y a 15 ans. Je n'ai pas aimé et, du coup, je n'ai pas donné une deuxième chance à la plus célèbre des auteures belges ... jusqu'à ce jour.
J'ai reçu "Une forme de vie", j'en ai lu la 4e de couverture qui m'a attiré et je me suis donc mis à lire ce roman épistolaire. Eh bien, autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé. Ce n'est nullement le style de l'auteure qui m'a dérangé mais bien l'histoire en elle-même.
Pourtant elle débutait bien. Amélie reçoit un courrier d'un GI embourbé dans la guerre d'Irak. Comme elle entretient une correspondance avec 2000 lecteurs - nous dit-elle - elle répond à Melvin Marpple qui lui avoue très vite qu'il est obèse.
Envoyé en Irak alors qu'il pesait 55 kg pour 1,80m, il a grossi de 130 kg. C'est sa façon à lui de se rebeller contre la guerre.
A partir de là, j'ai ressenti un certain malaise (que j'avais déjà éprouvé à la lecture du célèbre roman de Patrick Suskind "Le parfum"). J'ai été dégoûté par cet étalage de graisse, ces descriptions de l'obésité. Amélie arrive à faire de ce corps difforme une sorte d'oeuvre d'art inscrit dans le catalogue d'une galerie à Bruxelles. Beurk !
Pas très sympa pour les obèses, je trouve, les propos de l'auteure ou de son héros!
Voici un exemple de ce qui m'a fortement dérangé :
"Quand arriva la nouvelle lettre de l'Américain, je ne me rappelais plus que je lui avais demandé une photo. Je pris le cliché en pleine figure : on y voyait une chose (sic!) nue et glabre, tellement énorme qu'elle débordait du cadre. C'était une boursouflure en expansion... La graisse fraiche devait traverser des continents de tissus adipeux pour s'épanouir à la surface, avant de s'encrouter en barde de rôti, pour devenir le socle du gras neuf..."
Par contre, j'ai apprécié l'apologie des lettres que fait Amélie et la façon dont l'auteure s'est livrée dans ce récit.
Certains passages m'ont fait penser à quelqu'un qui se reconnaitra :
"Il y a des personnes que je reconnais uniquement par l'épistolaire (ou par mails, ce qui est pareil). Certes, je serais curieuse de les voir, mais c'est loin d'être indispensable. Et les rencontrer ne serait pas inoffensif..."
"Pourquoi un ami d'encre et de papier vaudrait-il moins qu'un ami de chair?"
Une question se pose : Vais-je attendre 15 ans avant de lire un 3e Amélie Nothomb?
Avec ce titre (ou plutôt cette couverture), je participe au challenge "Un mois=une illustration" chez Angeselphie. La "contrainte" du mois était le mot "bouche". Difficile de trouver une couverture comprenant une bouche seule. J'ai donc choisi celle d'Amélie pour participer à ce challenge original.