L'oncle Carl de Charles d'Huart

10 novembre 2012

Voilà un livre que je n'aurais sans doute jamais lu s'il ne m'avait pas été prêté par une collègue assez enthousiaste.

La première chose que j'ai remarquée en lisant ce bouquin est le style de l'auteur qui a, je dirais, une vraie bonne plume, une écriture fluide et intelligente, une syntaxe recherchée voire poétique. Je vous en donne un exemple :

"Cela remet bien des choses en lumière, que la poussière du temps et de notre histoire avait obsurcies. C'est peut-être ça, justement, le "privilège" - je le mets entre guillemets - de l'âge. Gardez bien votre coeur ouvert aux souvenirs. Avec le temps, leur couleur, comme les feuilles, change parfois vers l'or."

Ce roman de 174 pages seulement est divisé en 5 parties; chaque partie porte un prénom.

Il y a d'abord Grégoire qui vit sa vie loin d'un père qui n'a jamais pu témoigner son amour (il avouera pourquoi à la fin du récit). Grégoire reçoit une lettre d'un notaire canadien qui lui annonce la mort de l'oncle Carl, personnage dont on ne parlait pas dans la famille. Le notaire lui demande de prendre l'avion selon la demande de son oncle afin de régler quelques affaires. Grégoire n'a pas très envie d'être mêlé aux histoires familiales mais s'envole vers Québec.

La deuxième partie qui s'intitule Carl nous fait découvrir qui était cet oncle, médecin qui vivait avec une fille qui n'était pas la sienne,Sarah, une nounou et un vieil indien.

Dans la troisième partie, on fait connaissance avec Sarah, vétérinaire reconnue, qui connait un peu la médecine grâce au vieil indien. Elle annonce à Grégoire qu'elle se rendra dans un avenir plus ou moins proche au domaine familial où elle rencontrera Maurice, le frère de son père adoptif.

Marie apparait dans la quatrième partie et est finalement le personnage clef de l'histoire. Sans elle, rien n'aurait été ce qu'il est. C'est Maurice qui l'a connue pendant la guerre,avant qu'elle ne soit envoyée dans un camp de concentration qui la raconte. Et c'est la guerre et un pan de l'histoire qui nous sont contés.

Tout s'éclaire dans la cinquième partie avec les explications de Maurice, ce père que, finalement, Grégoire connait bien mal. Ce dernier rencontre là un homme torturé par le remords, blessé par ses actes passés, qui se met complètement à nu devant son fils et Sarah qui, comme elle l'a promis, est arrivée au domaine.

Un livre intéressant, très bien écrit, vite lu, qui mérite certainement un petit coup de pub.

Je participe, avec ce livre, à mon propre challenge "Lire sous la contrainte" avec le prénom "Carl". Je participe également au challenge "Premier roman" chez Anne.